Optimisation de l'exploitation du Jardin des Myrtes.
J'ai fait réaliser une étude d'optimisation par GREENKRAFT EXPERTISE, dont vous trouverez les conclusions ci-dessous.
Je me tiens à la disposition des Amis du Jardin des Myrtes qui souhaitent le soutenir dans la souscription de son emprunt, pour leur communniquer les comptes
détaillés d'exploitation prévisionnelle de chaque poste traité.
L’exploitation de Madame Marie Christine ROBETTE, par suite de divers incidents ( dont destruction d’une part importante du cheptel de poules par les prédateurs) ne procure aujourd’hui que des résultats de « subsistence », insuffisants à assurer la bonne santé économique du projet.
En effet, malgré un revenu de l’ordre de 36000 € annuel, le résultat est négatif de 10%, sans même que Mme ROBETTE ne puisse percevoir une rémunération équitable de son travail.
L’objet de la présente étude consiste à identifier les pistes d’optimisations ( déplacements, réductions de dépenses, ouverture de potentialités nouvelles) que le site peut offrir.
Le cadre de l'exploitation présente en effet de nombreuses pistes d'optimisation sur divers plans, que l'on peut ventiler en : Production avicole, Productions complémentaires, Energie.
Production avicole :
Il convient de renforcer deux axes:
1/ Amélioration du poulailler existant.
Les défauts actuels sont les suivants:
Défaut de protection des poules contre les prédateurs, ayant provoqué la perte de 150 volailles.
Exploitation mal pratique entrainant une main d'oeuvre trop importante.
Confort des poules susceptible d' amélioration.
2/ Pertinence des compléments alimentaires bio actuels.
L'analyse des comptes d'exploitation du poulailler ( actuels 90 poules ou prévisionnel 400 poules ) fait ressortir que le coût annuel des compléments alimentaires bio
distribués aux poules, destiné aux apports de protéines, d’oligo éléments et vitamines pèse très lourdement dans le compte d'exploitation : près de 10 000 € annuels pour 400 poules.
Nous proposons donc la mise en place de plusieurs unités ( 8 /12) de compost de lombriculture, auquel les poules auront accès dans le parcours externe .
Ceci permettra de reduire le budget de compléments alimentaires, et d'entrainer une amelioration sensible de la qualité des oeufs ( dont jaunes très soutenus)
Productions complémentaires
L'exploitation peut offrir trois pistes de productions complémentaires, directes ou indirectes :
1/ Production indirecte. Lombriculture.
Le compost de lombriculture offrira deux avantages: réduction des coûts alimentation poules, et contribution à l'amélioration de l'amendement des sols de culture.
2/ Production directe. Spiruline.
La spiruline, dont les vertus nutritives ( proteines, oligo éléments ) ne sont plus a démontrer, utilisée pour traiter la malnutrition humaine, sera produite à
deux fins: une installation sommaire – un premier bac de 8 m² - sera destinée à la production « en vrac » de spiruline pour l'alimentation complémentaires des poules (cette
installation a la particularité de ne pas engager d'investissement significatif), puis une installation de 10 bacs de 4 m² chacun, accompagnée le cas échéant d'un petit laboratoire de
conditionnement pour la commercialisation de spiruline fraiche ou congelée.
La conception (originale) des bacs de 4 m² que nous avons conçu permettra de proposer à la vente des kits de production aux particuliers désireux de réaliser une production à destination familiale, en appui aux opérations de wwoofing, avec stages de prise en main de la production de spiruline.
3/ Production directe. Serre supplémentaire.
La mise en place d'une serre supplémentaire destinée aux cultures de saisons froides ( cultures gélives) permettra d'allonger sensiblement la période de production potagère, d'améliorer le prix du panier de l'ordre de 7 € et donc les comptes d'exploitation.
Résultats attendus:
La mise en oeuvre de toutes ces mesures dégagera, déduction faite des coûts de main d’oeuvre ( SMIC + charges), coûts qui peuvent être la rémunération de Mme ROBETTE, une marge de 2400 € par mois.
L'investissement nécessaire se monte à 20 200 € (7 500 € poulailler , 8 700 €+ bacs spiruline, 4000 € serre)
Le temps moyen de retour de l’investissement, très court, est de 0,68 année.
A titre d'exemple, sur la base d'un prêt de 20000 € sur 7 ans à 6%, le remboursement s'éleverait à 292 € mensuels, permettant de dégager plus de 2000 € mensuels d'autofinancement pour les projets énergétiques.
On notera que , pour chaque section nécessitant de la main d'oeuvre en sus de la situation actuelle, nous avons chiffré cette main d'oeuvre sur la base du SMIC plus charges sociales.
En effet, s'il est évident que Mme ROBETTE peut assurer une grande part, sinon la totalité, du travail excédentaire et en tirer un revenu personnel, il est logique et sain de prévoir qu'en cas d'indisponibilité temporaire éventuelle de Mme ROBETTE, l'exploitation puisse rester économiquement rentable et assurer ainsi les remboursements de l'emprunt.
Energie
Les ressources énergetiques du site sont particulièrement intéressantes:
- Soleil
- Vent
- Bassin retenue collinaire 5000 m3 et stockages irrigation à + 40m du bassin de 54 m3, extensible à 100 m3 par conteneurs souples.
Le site se prête donc tout particulièrement à la mise en place d'une autonomie énergétique intégrale.
Eoliennes de pompages et capteurs photovoltaiques liés à des pompes électriques pourront assurer le pompage vers les stockages, qui joueront le rôle habituellement dévolu aux batteries et la chute de 40 m vers le bassin permettra de mettre en place une turbine de 5 Kva., permettant d'assurer les besoins de l'exploitation et familiaux.
Toutefois, avec la dépense actuelle de carburant annuelle de 3600 € le temps de retour d'un tel projet se situe environ à 15 ans.
Nous préconisons donc l'examen au bout d'un an des résultats de la phase d'optimisation de production.
Au vu de ces résultats, on pourra prendre l'orientation d'un prêt pour l'installation énergétique ou prendre l'option de renforcer la production de spiruline pour l’alimentation humaine ( jusquà 400 m2 par exemple) en vue d'assurer un autofinancement rapide du projet énergétique.
Poulailler:
La structure actuelle du poulailler souffre certes de quelques défauts graves, mais comporte toutefois des éléments positifs intéressants:
- Structure métallique solide.
- Positionnement dans la pente, permettant une évacuation facile, tant des eaux pluviales éventuelles que des déchets animaux.
Nous préconisons donc le maintien de l'ossature métallique actuelle, sur laquelle on rapportera une couverture de planches de coffrage de 18mm x 200 mm sur 3m de long , montées a clins avec
des espacements de ventilation entre les chevauchements de chaque planche.
Des ouvertures laissant passer la lumière seront pratiquées en appliquant un grillage 10mm, carré soudé, pour se protéger des renards et fouines.
On appliquera au sol un grillage 10 mm en retour sur un mètre, afin d'éviter une pénétration par tunnels.
Ce grillage remontera sur les flancs de la construction.
L'assemblage des clins aux arceaux tubes de structure se fera par l'intermédiaire de selles réalisées en contreplaqué de 10mm contrecollés sur deux épaisseurs, afin de pouvoir suivre la courbure des arceaux..
La visserie ( ou boulonnage) devra être de préférence en inox ( pas de cadmium).
Les pondoirs seront installés sur un des flancs de la construction, accessibles directement depuis l'extérieur pour la récolte des oeufs.
Les perchoirs seront installés perpendiculairement au flanc opposé aux pondoirs,
Sous ces perchoirs, seront disposées des plateaux plastifiés, mobiles pour nettoyage journalier, inclinés à 45° vers l'extérieur.
En alternance avec les perchoirs, seront placés des caillebotis, au même niveau que les perchoirs, et disposant du même systeme d'évacuation rapide des fientes.
Ces plateaux, recouverts de plastiques souples faciles à changer, déverseront ainsi les fientes vers l'extérieur, dans une rigole béton ou bache plastique, qui pourra être nettoyée au jet d'eau, et recevra également l'écoulement naturel des eaux pluviales collinaires.
Le sol du poulailler, ainsi préservé d'un maximum d'excréments, sera couvert d'une litière paille.
Parcours
Le renforcement de la protection prédateurs du parcours se fera en installant en tête des piquets de clotures, des flèches à 45° vers l'extérieur, supportant un grillage de 1 m ( maille 10 mm ).
Ces flèches, en résine, permettront d'électrifier les grillages supportés le cas échéant..
Le lien entre grillages electrifiés et grillages actuels se fera par ligature avec des liens non conducteurs.
Lombriculture
Le développement de la lombriculture permettra d'apporter aux poules des proteines sous une forme dont elles sont particulièrement friandes, et dont on sait qu'elles renforcent les jaunes des oeufs.
L' unité de compostage comportera:
- un déversoir pour biomasse sèche ( broyats de débroussaillages, litières poules, etc)
- un déversoir pour biomasse humide ( déchets végétaux domestiques ou culture frais, fientes, etc)
- des enclos de maturation à l'abri des poules ( 8 à 12), exploités en rotation, afin qu'elles n'épuisent pas la culture de lombrics.
- La conception des maturateurs permettra d'ouvir sélectivement ceux ci aux poules, lorsque l'on jugera que la population de vers atteint son optimum.
Spiruline bio fraiche
La spiruline, très riche en nutriments divers, apporte notamment des ressources en calcium ( 1gr/kg), Sodium ( 2-3 g/kg), Phosphore (7-8 gr.kg), ressources nécessaires aux pondeuses pour la calcification des coquilles.
La culture de la spiruline en bassins d'eau saumatre peut se pratiquer avec des investissements réduits et une demande en main d'oeuvre faible: la régularité des conditions des milieux de culture est le principal objectif.
La « nourriture » des spirulines se fait en milieu naturel par maceration des fientes de flamands roses dans des eaux saumatres.
Ces conditions ne sont donc pas tres difficiles a reproduire, avec les éléments de l’environnement existants.
La température devra être régulée au dessus de 27° et en dessous de 40° ( apports par eoliennes electriques et/ou panneaux photovoltaiques et/ou thermiques ), pour pouvoir obtenir une production tout au long de l'année.
La culture de spiruline destinée a l’alimentation humaine peut dégager des revenus conséquents, dans la mesure ou le kg de spiruline sèche vaut actuellement près de 110 €.
Il serait cependant judicieux de se positionner sur la niche vacante de la spiruline BIO fraiche ou congelée qui n’est actuellement pas traitée par la concurrence, faute de canaux de distribution adaptés.
La spiruline bio est très rare en production locale, et sujette a caution pour les produits d'importation, dans la mesure ou les composants autorisés en bio a l'etranger ne sont pas les même que pour la France.
Le réseau des AMAP, ainsi que la commercialisation par les boutiques bio disposant de congélateurs pour d’autres produits ( pollen, etc..) sera alors la voie de distribution la plus évidente.
On vendra la spiruline fraiche ou congelée, qui pèse 10 fois plus que le produit sec, aux environs de 11 € le kg ( net commercialisateurs)
Un bac de 4 m² produit environ 15 kg de spiruline fraiche par mois, soit pour 10 bacs, 150 kg, pour un revenu de 1300€ mensuels .
Si le volume de la commercialisation le permet, cette production pourra etre augmentée sans difficultés par l'adjonction de bacs supplémentaires, car cette culture est très économe en surface.
La conception particulière des bacs de 4m² est destinée à toucher une clientèle d'autoexploitants a des fins familiales.
Cette clientèle peut générer des revenus supplémentairespar la vente de bacs, la vente de composés de culture bio, ( lessives de cendre, decoctions d'os, purrins vegetaux, etc..).